Figure centrale et tutélaire de l’art moderne et contemporain du XXe siècle, Georges Braque a marqué l’histoire de l’art. La profondeur de son œuvre, qu’il s’agisse d’objets d’art, de gravures, de peintures ou de collages, lui assure un succès systématique en vente aux enchères publiques et en galerie. Recherché par tous les plus grands musées, les experts en art et les collectionneurs les plus avertis au monde, les œuvres de Georges Braque font partie des références du marché de l’art moderne et contemporain.
Avant de devenir le plus célèbre ami de Picasso, Derain, Gris et Léger, Braque est d’abord un peintre fauve qui cherche à se libérer de l’académisme dans une quête d’émancipation de la couleur. A la suite d’un séjour à l’Estaque à la découverte de Cézanne, il expose, au Salon des Indépendants de 1907, six toiles dont l’une seulement est retenue. Un deuxième voyage initiatique à l’Estaque est décisif pour le peintre qui retourne à Paris avec, en tête, les esquisses d’une nouvelle esthétique qui bouleversera à jamais l’art moderne.
Au Salon d’Automne de 1908, Braque expose des œuvres résolument plus abstraites et essuie là encore un refus. Ayant repéré son talent lors du Salon de 1907, le galeriste Daniel-Henry Kahnweiler achète les toiles et organise la première exposition personnelle de l’artiste. La critique se veut moqueuse, mais cerne malgré elle le caractère éminemment novateur du travail de Braque, en écrivant que ce dernier « méprise la forme, réduit tout, sites, figures et maisons, à des schémas géométriques, à des cubes » (Louis Vauxcelles, Gil Blas, 1908). Braque, père tempéré d’une nouvelle philosophie picturale et intellectuelle, et Picasso, virtuose plastique prolixe et extraverti, travaillent alors ensemble, habités par le même projet de créer, avec le cubisme, une véritable révolution de tous les arts. La collaboration des deux génies est interrompue en 1914 lorsque Braque est mobilisé au front. Entre 1922 et 1961, Braque se consacre à l’exploitation, sur tous supports et par diverses techniques, de thèmes récurrents qu’il choisit avec une volonté double de montrer le potentiel infini d’un sujet et de perfectionner son expression. Si nul n’ignore le peintre fauve à l’origine du cubisme, une facette plus artisanale de la vie de Georges Braque est cependant plus méconnue.