Trần Phúc Duyên

Promotion XVI (1942- interrompue le 9 avril 1945)

D’une famille de six enfants, Trần Phúc Duyên naît en 1923 à Hanoï. Il intègre l’École des beaux-arts de l’Indochine en 1942 et choisit de se spécialiser dans l’art de la laque. En 1945, l’École ferme à la suite d’un bombardement et Trần Phúc Duyên ouvre un atelier à Hanoï, dont la production lui permet assez rapidement une certaine indépendance. S’il ne peut achever sa formation, il côtoie nombre d’artistes issus des promotions précédentes et est particulièrement marqué par l’oeuvre de Nguyễn Tiến Chung. En 1954, il choisit, avec deux de ses frères, de rejoindre la France. À l’instar de Victor Tardieu plus d’un demi-siècle plus tôt, ou de Nam Sơn en 1925, Trần Phúc Duyên décide de parfaire sa formation à l’École des beaux-arts de Paris et il est admis dans l’atelier de Jean Souverbie. À Paris, il se voit confronté aux différences climatiques et techniques, nettement moins propices au travail de la laque qu’à Hanoï. Tout comme Alix Aymé, qui a rencontré cette même difficulté quelques années plus tôt, il cherche des solutions pour continuer d’exploiter cette spécialité dont il partage la passion. Après sept ans de travail, Trần Phúc Duyên organise en 1961 une première rétrospective à Nice qui marque un nouveau départ dans la promotion de son oeuvre. S’ensuit une exposition qu’il donne en Espagne en 1964, puis, de manière très régulière, il présente son oeuvre en Suisse, pays qu’il choisit en 1968 et ne quittera plus. L’année 1970 sera l’occasion d’une exposition en France ; et 1975, au Canada.

Son œuvre peut se diviser en trois périodes qui sont plus ou moins calquées sur les étapes clés de sa vie. Tout d’abord les laques qu’il réalise en Indochine, notamment dans l’atelier qu’il a ouvert à Hanoï et dont les sujets très traditionnels sont inspirés de ceux de ses prédécesseurs (paysages vietnamiens, baies, scènes traditionnelles de la vie quotidienne dans les campagnes). Puis, lors de son séjour en France, il s’adonne au travail sur soie, et dans le souci de persévérer avec la laque, il explore des matériaux nouveaux et une technicité adaptée au climat moins humide. Enfin, en Suisse, il tend vers un style apuré et minimaliste qui correspond au sentiment d’apaisement personnel alors trouvé.