Promotion II (1926-1931), sorti en 2e position
Tô Ngọc Vân naît le 15 novembre 1906 à Hanoï. Sa famille paternelle appartient à la petite bourgeoisie locale tandis que sa mère est issue d’une famille confucéenne rurale. Retenu dans la classe préparatoire en 1925, il intègre l’École des beaux-arts de l’Indochine l’année suivante. Il s’imprègne des préceptes d’Inguimberty et développe son don de l’observation et son goût pour la nature, appréciant particulièrement le travail à l’huile sur toile et l’enseignement dispensé en plein air, sur le vif. Marqué par l’influence de ce dernier, il joue avec les couleurs et les lumières, et son style rejoint une certaine réalité poétique propre à Joseph Inguimberty. S’il privilégie initialement les paysages et les scènes rurales dans ses oeuvres, il devient par la suite le peintre de la figure féminine. Il participe tout au long de sa vie avec succès à de nombreuses expositions, en métropole comme en Indochine, et figure ainsi en 1931 à l’Exposition coloniale de Vincennes, puis en 1932 et 1933 à Paris au sein des galeries de l’Agindo. En parallèle, récompensé au Salon des artistes français de 1932 (mention honorable), il est alors élu membre de l’Association française des peintres de Hanoï.
Cette même année, il enseigne en tant que professeur de dessin à l’institution Gia Long de Hanoï et obtient une commande de trois panneaux décoratifs destinés au Palais royal de sa majesté Bảo Đại à Hué. Il est récompensé en 1935 à Hanoï à l’occasion du Salon de la Sadeai et ses oeuvres sont également visibles à celui de 1936. Victor Tardieu le recommande au gouverneur général en seconde position pour sa titularisation.
En 1939, il est officiellement nommé professeur à l’École des beauxarts de l’Indochine. Après la Seconde Guerre mondiale, il participe de manière particulièrement active à la résistance au nord du pays. Il se rapproche de Lương Xuân Nhị, Lê Văn Đệ, Georges Khánh et Trần Văn Cẩn, camarades de classe attachés aux convictions de Victor Tardieu pour la défense d’un enseignement artistique d’élites. En 1942, ils fondent ensemble le Farta (Foyer de l’art annamite) et organisent des expositions, dont le Salon Unique en 1943 auquel Tô Ngọc Vân participe. En novembre 1945, à l’aube de la guerre d’Indochine, il est le premier Vietnamien nommé à la direction de l’École des beaux-arts qu’il rouvre à Hanoï. La situation d’alors et ses convictions indépendantistes le poussent à déplacer l’ensemble des effectifs dans le maquis, où il crée des classes d’enseignement artistique. Il décède en 1954 près de Điện Biên Phủ. En 1996, son talent est récompensé, de façon posthume, par ses pairs du prix Hồ Chí Minh de littérature et d’art.