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Le Pho

Considéré comme l’une des figures de proue de l’art vietnamien moderne, Lê Phổ, fils du vice-roi du Tonkin, est né en 1907 à Hadong. Manifestant un intérêt poussé et des prédispositions précoces pour la peinture et le dessin, il intègre rapidement l’Ecole des Beaux-Arts d’Indochine où il étudie au sein de la première promotion entre 1925 et 1930.

Il y fait la connaissance de Victor Tardieu, fondateur, directeur et professeur au sein de l’institution, qui l’influencera durablement. L’enseignement prodigué au sein de l’EBAI initie les élèves à l’art et aux techniques occidentaux comme la peinture à l’huile sur toile. Parallèlement, elle les engage à garder une identité proprement asiatique, vietnamienne, du point de vue du style ou des procédés de création à l’instar de la peinture sur soie ou de l’utilisation de la laque, enseignée et chère à un artiste comme Joseph Inguimberty. Son influence sur la formation de Lê Phổ est alors déterminante.

En 1931, Victor Tardieu, sensible au talent du jeune Vietnamien, choisit d’en faire son assistant pour l’Exposition coloniale de 1931 à Paris. Pour Lê Phổ, ce séjour est l’occasion de découvrir la France ainsi qu’une partie de l’Europe où il voyage entre 1931 et 1933. La traversée de pays aussi variés que l’Italie, les Pays-Bas et la Belgique lui permet d’approfondir sa connaissance de l’art occidental et de s’y confronter directement, avant de regagner son pays natal. Lors d’un voyage à Pékin en 1934, il découvre la peinture traditionnelle chinoise qui exercera elle aussi une influence décisive sur sa production.

Lê Phổ revient à Paris en 1937 où il demeurera jusqu’à la fin de sa vie. Introduit auprès des milieux artistiques modernes et d’avant-garde, il développe un style personnel riche en références.

Faisant preuve d’une étonnante capacité d’assimilation, Lê Phổ crée un art de synthèse original qui connaît une évolution sensible tout au long de sa carrière. Il se détache peu à peu d’une certaine tradition issue de l’observation des maîtres classiques chinois et de la peinture italienne de la Renaissance pour affirmer ses affinités avec des protagonistes plus récents comme Puvis de Chavannes ou Pierre Bonnard. De fait, sa production peut être divisée en deux périodes. La première, plus classique, s’étale jusqu’en 1945 environ. Figures, scènes et natures mortes sont peintes par l’artiste à l’aquarelle, le plus souvent sur un support de soie dont la technique est directement empruntée à la peinture traditionnelle chinoise. Cet héritage est également  manifeste  dans le canon des personnages dont les visages idéalisés, la souplesse gestuelle et les traits typiquement asiatiques rappellent la culture artistique chinoise, dont l’influence est alors prépondérante dans le traitement des différents éléments des compositions du peintre. La seconde période artistique de Lê Phổ se caractérise quant à elle par une « modernisation » de son style. Imprégné de son environnement quotidien, de la culture française et occidentale, l’artiste va faire évoluer sa manière grâce à une touche rendue plus visible, fragmentée, « impressionniste », ainsi qu’à une vivacité et une clarté accrues des couleurs de ses compositions dans lesquelles l’influence décisive de Pierre Bonnard se fait jour. Il se tourne progressivement vers la technique de l’huile sur toile. Fort d’un art en constante évolution dont il sait pourtant garder un style personnel et reconnaissable, Lê Phổ connaît une renommée mondiale de son vivant. Il expose à plusieurs reprises en Algérie ainsi qu’en Amérique du Nord à partir des années 1960, ce qui lui permet d’asseoir sa notoriété. Si la peinture de Lê Phổ n’a jamais été vraiment oubliée, elle fait, depuis quelques années, l’objet d’une redécouverte et d’un regain d’intérêt de la part de collectionneurs du monde entier. En témoignent les résultats obtenus lors de la dernière vacation avec deux encres adjugées respectivement 369 750 et 229 500 euros.

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