Né au Viêt Nam en 1892, au sein d’une famille de lettrés, Nguyễn Phan Chánh suit tout d’abord un enseignement traditionnel et étudie la calligraphie. En 1922, il est diplômé de l’école Đông Ba tại de Huế. En 1925, apprenant la création de l’École des beaux-arts à Hanoï, il postule et intègre la première promotion. Il suit alors cet enseignement similaire à celui dispensé à l’École des beauxarts de Paris tout en développant les acquis artistiques propres aux traditions locales. Encouragé par ses professeurs, il se consacre à la technique de peinture sur soie. Très vite, il s’impose comme l’un des artistes majeurs de cette première promotion. Le peintre, ainsi que certains de ses camarades, envoie son travail pour qu’il soit exposé au Grand Palais à Paris en 1929, à l’occasion du Salon de l’art colonial. Peu après, Victor Tardieu – en tant que représentant de la section des arts français en Indochine – est choisi pour préparer l’Exposition coloniale internationale de 1931. C’est donc tout naturellement que les élèves des premières promotions, dont fait partie Nguyễn Phan Chánh, sont invités à exposer à Vincennes. Ses oeuvres rencontrent un vif succès
Dans ses œuvres, il s’inspire du monde rural dans son authenticité la plus profonde. Nguyễn Phan Chánh est un peintre proche des gens du peuple, il n’hésite pas à représenter des scènes familières, dans une vision intimiste, ce qui fait de lui un peintre de scènes typiques aux tendances traditionnelles. Il met en avant une palette sombre aux couleurs de la terre comme le brun, le noir ou encore l’ocre, tout en utilisant des rehauts de blanc. En cela, il joue sur les ombres et les lumières, offrant alors une atmosphère toute particulière à ses œuvres. Il est l’un des peintres les plus recherchés de son pays, quand, en parallèle, la peinture vietnamienne poursuit son ascension sur le marché de l’art. Par ailleurs, ses œuvres datées entre 1930 et 1935 comptent parmi les plus prisées des collectionneurs.