Chu Teh-Chun naît en 1920 dans le Nord de la Chine. Il étudie à l’Ecole de Beaux-Arts de Hangzhou où il suit les leçons de Lin Fengmian à partir de 1935. Dès ses vingt ans, Chu Tech-Chun devient professeur et enseigne successivement dans diverses institutions chinoises. En 1955, il part pour l’Europe et s’installe en France ; il sillonne différents pays comme l’Espagne où il découvre les peintures expressives de Goya et du Greco qui le marquent profondément. En 1958, la découverte de l’abstraction de Nicolas de Staël, lors d’une rétrospective consacrée au peintre, est une révélation pour Chu Tech-Chun qui choisit dès lors d’abandonner la peinture figurative afin de se consacrer à l’élaboration d’une forme artistique abstraite, basée sur la couleur et les sensations. Cette période coïncide également avec les premiers succès parisiens de l’artiste chinois, dont la Galerie du Haut-Pavé organise la première exposition. La peinture de Chu Tech-Chun, souvent assimilée au courant de l’abstraction lyrique, est issue d’une savante hybridation entre les tendances chinoise et occidentale. L’artiste a su s’inspirer du paysage traditionnel chinois, genre noble et classique par excellence de la culture nationale, et l’investir personnellement en procédant à l’élaboration d’un système de références visuelles et sensorielles sur la toile. Les titres de ses œuvres évoquent le lien indéfectible que l’art de Chu Teh-Chun entretient avec la nature, relevant « de l’analogie imaginaire, c’est-à-dire un certain sentiment incontrôlé qui traduit un accord profond avec les forces contradictoires qui gouvernent l’univers » selon Patrick-Gilles Persin.