Son fils Thomas HACHE (1664-1747) sera également marqué par son voyage de compagnonnage, probablement aux côtés de Pierre Gole, ébéniste du roi établit à Paris. A Chambéry, il apprend la technique du décor à l’italienne travaillant l’imbrication des formes et des essences de bois. Son tour de France s’arrête à Grenoble, où il se forme comme compagnon dans l’atelier de Michel Chevalier. Après sa mort, il épouse sa fille et reprend son atelier. A cette époque, la ville est placée sous la protection du duc Louis d’Orléans gouverneur du Dauphiné qui lui remet en 1721 le brevet d’ébéniste puis de garde. Sa clientèle est alors aristocratique et princière, et son commerce acquiert une grande notoriété. Ses meubles sont rarement estampillés. Parmi ses productions, figurent les magnifiques armoires marquetées en façade de bois variés dans le goût de l’Italie.
Son fils unique Pierre HACHE (1703-1776) poursuivra l’œuvre de son père, utilisant deux fers pour estampiller ses meubles : l’un portant le nom Hache, l’autre Grenoble. Le commerce familial est florissant : en plus de la production de commodes marquetées inspirées de la rocaille, il sculpte le noyer dauphinois avec talent, et dépasse rapidement l’œuvre de son père.
Mais c’est Jean-François HACHE dit l’ainé (1730-1796) qui donnera un essor considérable à la renommée de la famille jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. En effet, il sera l’ébéniste le plus célèbre de la dynastie grenobloise. Après un séjour parisien de quelques mois, il rentre à Grenoble et poursuit la production paternelle au sein de son atelier de la place Claveyson. Transformant celle de son père, l’estampille change alors et devient « Hache fils à Grenoble ». Les formes sont plus élancées, les commodes acquièrent plus de souplesse dans les courbes, les marqueteries deviennent plus géométriques les pieds se terminent par des pastilles. Il utilise majoritairement le bois des Alpes, les ronces et les loupes teintées ainsi que le noyer pour les massifs.
A la mort de son père, il reçoit l’entreprise qu’il continue de faire prospérer. Sa production ne s’arrête pas aux meubles : en témoigne l’étiquette publicitaire en papier qu’il colle au fond des tiroirs ou sous le marbre.
En 1788, il se retire de son commerce et c’est son frère Christophe-André qui poursuivra l’entreprise familiale durant la Révolution et jusqu’au début du XIXème siècle.