Né en 1841 et destiné à la médecine par sa famille, Frédéric Bazille ne peut résister à l’appel de la peinture, sa vraie vocation. En 1862, il s’installe à Paris et intègre l’atelier du peintre Gleyre où il rencontre Monet et Renoir, avec lesquels il partagera un atelier dès 1865. Très vite, il fait partie d’un groupe composé de grands talents en devenir puisque s’y côtoient notamment Degas, Sisley, Manet, Cézanne, ou Pissarro. Grand admirateur de Delacroix, sa silhouette nous est familière puisqu’il servira de modèle à Monet pour « Le déjeuner sur l’herbe », et sera portraituré à différentes reprises par ses amis peintres, notamment Renoir. Lui-même se représente dans son atelier en 1870, rue de la Condamine, accompagné de Monet, Manet, Zola et Renoir. Etoile filante de la scène picturale, puisqu’il meurt à 29 ans lors de la guerre de 1870, il annonce ce que sera l’impressionnisme par son choix de sujets axés sur la vie contemporaine, les tonalités claires de sa palette et son rejet de la peinture académique. Sa modernité dans la forme ou dans le choix des sujets ne lui fait pas pour autant oublier l’importance de la ligne. Il s’attache ainsi à restituer la réalité tangible ne voulant pas « peindre seulement l’apparence des choses ».