Une invitation au voyage… à travers l’espace et le temps
La collection particulière d’objets précieux & scientifiques totalise 2,515 millions d’euros
Cette formidable collection a été constituée à la fin du XIXe siècle et jusqu’à l’entre-deux-guerres par une grande famille de banquiers, amateurs d’art et des sciences, qui côtoya l’aristocratie française et étrangère en faisant le tour du monde.
On y retrouve un ensemble exceptionnel d’instruments de mesure datés du XVIe au XIXe siècle provenant d’Afrique du Nord, Belgique, Allemagne, France, Italie, Angleterre : compas par Erasmus Habermel, cercles d’arpentage par Léonard Damery, graphomètre par Giacomo Lusuergo, astrolabes, cadran équatorial par Christophorus Schissler, cadran solaire par Alexius Schniep, Albrecht Karner, G.F. Brander, Chritian Heiden, globes terrestre et céleste de R. Caifhiee, G. Adams, Baradelle, maquettes de bateaux…
Sont également réunis dans cette collection, de superbes objets de vitrine et des pièces d’horlogerie remarquables dont une montre à automates de Louis Duchêne ainsi que des boîtes tabatières dont une boîte à automates attribuée aux Frères Rochat.
Les arts de la table sont également mis à l’honneur avec un ensemble d’argenterie et notamment une importante suite de quatre bougeoirs en argent d’époque Louis XVI par Robert-Joseph Auguste.
Enfin, des souvenirs de Chine et du Japon, avec notamment une importante collection de vingt tantô et wakizashi.
Les enchérisseurs déplacés en nombre pour suivre et participer à cette vente d’exception « La mesure des Mondes », présentant des objets de qualité et d’horizons aussi riches que variés. Les deux parties de la vente se sont conclues par un grand succès, la première partie totalise 1 266 000 euros tandis que la seconde réalise 1 255 000 euros pour un total de plus de 2,5 millions d’euros et près de 92% de lots vendus.
Première partie : objets rares & précieux
Une très attendue boîte à automates attribuée aux Frères Rochat, présentant également des similitudes avec les travaux de John Rich, prouesse de finesse et de précision a été cédée 392 780 euros. La pièce d’horlogerie Suisse, également à automates, dont le système complexe anime six personnages au rythme d’une mélodie, a comblé les cœurs des collectionneurs. Cette montre à gousset de Louis Duchêne et Fils s’est envolée à 119 600 euros. Parmi les objets de vitrine, notons une importante poire à poudre adjugée 61 100 euros soit plus de 10 fois son estimation basse, et une tabatière en or et argent ciselé sertie de brillants emportée 48 100 euros. Le troisième volet de la vente était consacré à l’argenterie. Au total, plus de 108 485 euros adjugés dont un beau succès pour deux paires de flambeaux de l’orfèvre Robert-Joseph Auguste, la première cédée 22 750 euros et la deuxième 24 050 euros.
S’en suivi la dispersion d’objets d’art couvrant les périodes de l’antiquité à l’époque moderne qui sut séduire les passionnés, dépassant largement le total de leurs estimations. Deux sculptures en pierre datant de l’antiquité, l’une représentant un Pharaon à la coiffe royale et l’autre, une tête de Minerve, ont chacune été adjugées 26 000 euros. De l’époque moderne, un beau vase en forme de lampe de mosquée d’Emile Gallé a été emporté 62 400 euros tandis qu’une grande sculpture en verre blanc de René Lalique, « les inséparables » était disputée 71 500 euros. Une paire de congres en bronze, par Sandoz, ont ébloui la salle avec une enchère atteignant 54 600 euros.
Enfin, cette première partie s’est conclue par la vente de pièces consacrées à l’art d’Asie. Les enchères sont rapidement montées. Une importante collection de 20 Tantô et Wakizashi s’est vendue pour un total de 58 630 euros. Une robe impériale en soie brodée en partie imprimée de neuf dragons à quatre griffes, chauves-souris et autres motifs de bon augure était cédée 33 800 euros.
Seconde partie : instruments scientifiques extraordinaires
Une remarquable suite de trois instruments de mesure en laiton doré d’Erasmus Habermel multipliait par 5 son estimation basse, adjugée 27 300 euros. Puis, de nombreux compas tous emportés à des prix bien supérieurs aux estimations, dont un de Christoph Trechsler, un autre d’Erasmus Habermel et un dernier germanique dont les branches fermées laissent apparaitre un personnage maniant un compas au-dessus d’une sphère se sont adjugés respectivement 16 900 euros, 15 600 euros et 24 050 euros.
Leonard Damery était à l’honneur avec, notamment, ce remarquable cercle d’arpentage en laiton doré qui s’est envolé à 28 600 euros. Un autre instrument du XVIIe siècle, un remarquable graphomètre de « GIACOMO LUSUERGO MODONESE » présenté dans son écrin doré aux petits fers changeait de main pour 50 700 euros.
Les lots phares de la vente, deux astrolabes, très disputés, rejoignent finalement le même collectionneur. L’un, un astrolabe islamique maghrébin cédé 175 500 euros tandis que l’autre, un rarissime astrolabe islamique persan en bronze et laiton remporté 49 400 euros.
Compteurs de temps exceptionnels, deux paires de cadrans solaires ont séduit les acheteurs. Deux cadrans solaires équatoriaux, l’un daté de 1558, changeait de main pour 118 300 euros, et l’autre signé sur le ruban des heures « G.F. Brander. » était cédé 67 600 euros. Deux cadrans solaires dyptiques étaient adjugés 117 000 euros pour celui en ivoire daté de 1569 et 67 600 euros pour celui en laiton doré daté de 1584.
Corps sphériques ayant pour fonctionnalité de se repérer dans l’espace, deux paires de globes terrestres et célestes ont enjoué les collectionneurs. Une suite de deux globes permettant de faire des expériences astronomiques partait à 102 700 euros tandis qu’une paire de deux globes, supportés par des dextrochères en bronze doré, ancienne collection Roussel, s’adjugeait 80 600 euros.
La vente s’est achevée de la plus belle des manières par l’adjudication d’une superbe et rare frégate anglaise du milieu de XVIIIe siècle, bordée en acajou provoquant une véritable bataille d’enchères de plus de 10 minutes dont le résultat a atteint 91 000 euros.