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Stradivarius

Antonio Stradivari

Luthier (ca.1644 – 1737, Cremona)

Considéré comme le plus grand luthier de l’histoire, le nom de « Stradivarius » dans sa forme latinisée est aujourd’hui connu de tous et synonyme de réalisation extraordinaire. Les valeurs vertigineuses qu’atteignent ses instruments, leur incroyable beauté, leur qualité sonore inégalée et les mystères qui entourent sa vie et ses supposés secrets de fabrication entretiennent sa légende, si bien que posséder un jour un « Strad » constitue un rêve absolu pour tout musicien ou collectionneur. Durant sa longue carrière marquée de précocité, d’innovations ingénieuses et d’un incroyable savoir-faire et sens artistique, Antonio Stradivari a réalisé près d’un millier d’instruments dont quelques six-cents cinquante nous sont parvenus, certains d’entre eux dans un état de conservation exceptionnel. Les premiers violons connus de Stradivarius datent de 1666, et bien qu’il ne soit pas certain qu’il se soit formé auprès de l’illustre Nicolò Amati, l’importance et l’influence de ce dernier dans la tradition de facture crémonaise est évidente chez nombre de ses contemporains. Les premiers travaux de Stradivari sont ainsi nettement emprunts de ses méthodes et modèles, on parle d’un style de violon « amatisé ». À partir de 1680, sa production instrumentale augmente et tend à se défaire des conceptions de l’école Amati. Les voutes deviennent plus plates, les dimensions varient, il expérimente et effectue des recherches sur les proportions du violon.

Dans les années 1690, avec pour volonté d’égaler la qualité sonore des premiers instruments de Brescia et notamment de Giovanni Paolo Maggini, Stradivari s’essaie à un nouveau modèle de violons dits « longuets », d’aspect plus élancé. Le sommet de son art ou son « âge d’or » se situe approximativement entre 1700 et 1720. De nombreux violons emblématiques ont été construits durant ces années, parmi lesquels le « Baron von der Leyen » (ca 1705), le « Messie » (1716) ou le « Lady Blunt » (1721). Parmi les caractéristiques de cette période, on retrouve des voutes moins élevées, des instruments plus larges, avec de magnifiques dos d’érable flammé et de superbes vernis rouges brillants, ils constituent encore aujourd’hui des canons pour la lutherie. Ses dernières œuvres démontrent la poursuite de ses inlassables recherches, les instruments de cette période sont peut-être moins célébrés mais demeurent très appréciés des musiciens et réalisent également des prix très importants.

La plupart des instruments de Stradivari qui nous soient parvenus sont des violons, mais il a également réalisé des altos ainsi que des violoncelles selon deux modèles : on distingue en effet les œuvres d’une première période qui suivent les canons du XVIIème siècle et qui ont été recoupés pour la plupart, et les instruments selon le modèle « Forma B » apparu autour de 1707 et qui font figure de référence. Stradivari a également produit nombre de luths, guitares, cistres ou violes notamment durant la première phase de sa carrière, avant de se consacrer à la famille du violon.

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