Bien qu’il ne soit pas aisé d’identifier et attribuer précisément l’inventeur du violon, c’est aux luthiers italiens que nous devons son aspect et sa forme actuelle, ses origines remontant au début du XVIème siècle au nord de l’Italie avec deux centres distincts : Brescia et Crémone.
À Brescia, deux grands luthiers émergent : Gasparo Da Salò (ca.1542-1609) et Paolo Maggini (ca.1581-ca.1630), tandis que Crémone est particulièrement célèbre pour avoir abrité les travaux d’Andrea Amati (ca.1505-1577), connu comme étant le père du violon « moderne », standardisant des formes qui, bien que travaillées par les luthiers lui succédant, demeurent très proches aujourd’hui. Au XVIème siècle, alors que se développe le commerce des instruments de musique, les violons italiens et notamment de Crémone sont déjà loués pour leurs qualités et recherchés des musiciens à travers l’Europe.
C’est véritablement à partir du XVIIème siècle que la suprématie de l’école crémonaise de lutherie s’exerce. Andrea Amati est ainsi le premier d’une longue lignée dynastique de maîtres luthiers qui poursuit et perfectionne ses travaux. Il voit lui succéder ses deux fils Antonio et Girolamo, et surtout Nicola, fils de Girolamo et membre le plus célèbre de la famille, ayant eu pour élèves Andrea Guarneri et probablement Antonio Stradivari : Guarnerius et Stradivarius dans leurs signatures latinisées.
Le prestigieux savoir-faire et la tradition de facture instrumentale s’est ensuite transmise sur plusieurs générations et perdure encore aujourd’hui à Crémone. La cité lombarde demeure un haut lieu de la lutherie moderne, comptant nombre d’atelier et de sites d’intérêt consacrés à cet art et célébrant son glorieux héritage.