Jean-Baptiste-Claude Sene

Jean-Baptiste-Claude SENE (1748-1803):

Maître menuisier en sièges le 10 mai 1769, il peut être considéré comme l’égal de Jacob. Au début de sa carrière, il offre ses services à une large clientèle privée, puis devient à partir de 1785 le fournisseur officiel du Garde-Meuble royal, depuis son atelier du 118 rue de Cléry à l’enseigne du « Gros Chapelet » jusqu’en 1791.

Comme Jean-Baptiste Boulard, il travaille pour les demeures de Fontainebleau, Compiègne, Saint-Cloud et Versailles. Il livre ainsi du mobilier de la plus haute qualité au Roi et la Reine, ainsi qu’à Madame Élisabeth, Madame Louise, ou différents personnages de la Cour. Le mobilier de commande de Sené se caractérise par une sculpture soignée qu’il confie à des sculpteurs de talent avec qui il collabore : Nicolas Vallois, Pierre Laurent, Alexandre Régnier. Ce travail d’équipe exclusivement dédié aux meubles permet la production d’un mobilier d’exception.

Souvent comparé à l’œuvre de l’ébéniste Jacob, ses sièges s’en distinguent pourtant à plusieurs égards : dossier flanqué de colonnettes détachées, sobriété des sièges, cannelures torsadées, couronne feuillagée logée au sommet des pieds, chapiteau ionique, ornement en forme de flamme … A noter qu’il évide toutefois, comme Jacob l’intérieur de la ceinture de ses sièges afin de leur donner une plus grande légèreté. Sené se sacrifiera parfois à l’exotisme puis subira durant la période de la Révolution l’influence directe de l’anglomanie.

Sa production sera continuée par son fils Claude II Sené. Malheureusement, sa production reste à ce jour moins connue que celle de Jacob : l’absence d’estampille, la dispersion du mobilier sous la Révolution expliquent peut-être ce phénomène.