Fils d’un parfumeur, fournisseur de Léopold II Roi des Belges, Léon Spilliaert naît en 1881 à Ostende, cité balnéaire des Flandres. Attiré par la peinture il suit quelques cours de dessin à l’Académie des Beaux Arts de Bruges qu’il abandonne très tôt, construisant son art en autodidacte. Il rejoint le mouvement symboliste belge des poètes Verhaeren et Maeterlinck et adhère à l’esthétique des peintres Fernand Khnopff, Edvard Munch, Edward Hopper et James Ensor. Dès 1909, il expose à plusieurs reprises au Salon des Indépendants à Paris et se constitue une clientèle. Le marchand d’art Louis Manteau lui consacre une exposition dans sa galerie du Boulevard de Waterloo à Bruxelles.
Il peint ou dessine au crayon de nombreuses marines, portraits ou autoportraits. Son œuvre, souvent empreinte de mélancolie, parfois inquiétante et mystérieuse, traduit les angoisses d’un artiste qui, lorsqu’il ne s’enfermait pas dans la lecture de Nietzche ou Edgar Poe, errait la nuit le long des plages et dans les rues de sa ville natale. Léon Spilliaert est aujourd’hui considéré comme l’un des artistes majeurs du Symbolisme bien qu’il arrive que la composition ou la touche de certains tableaux soient teintées de japonisme ou d’expressionnisme. Son œuvre est présentée dans les collections des principaux musées du monde. Une importante rétrospective lui a été consacrée au Grand Palais en 1981 ainsi qu’une exposition de ses autoportraits au Musée d’Orsay en 2007. Sa renommée et son talent font également que ses œuvres réalisent de très beaux prix dans les salles des ventes aux enchères.